Le blog de Sylvie Etche

Le blog de Sylvie Etche

Ma participation à The Voice of the Sea

 

 13 - 20 aout 2016

 

Quelque part sur la mer baltique

 

 

 

 

 

 

 

I.  LES AUDITIONS

 

Je ne suis pas chanteuse.

Je n'ai jamais chanté de ma vie, si ce n'est sous ma douche.

Ma timidité m'a toujours empêchée de participer aux soirées karaoké, et je n'ai jamais tenu un micro.

 

Alors c'est sans aucune prétention que, lorsque Costa Croisières, en tant que partenaire de l'émission The Voice, a organisé des auditions "The Voice of the Sea" sur le bateau où je venais d'embarquer (en même temps que 3000 passagers), j'ai pour la première fois envisagé d'y participer.

Cela semblait une expérience follement excitante pour moi qui suis une inconditionnelle de The Voice depuis le début.

 

 

 

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J'ai imaginé quelle chanson je pouvais bien présenter. Une en français et une en anglais, au cas où.

 

Le soir des auditions, alors que la première session d'auditions est déjà bien avancée - et qu'une grosse appréhension rend déjà mon ventre douloureux, je me fraye un chemin parmi la foule et jette un coup d'oeil dans la salle.

Il s'agit d'un piano bar qui a été transformé pour la soirée en grand karaoké.

Un écran géant trône sur la scène, et des dizaines de personnes attablées devant un verre et amassées contre les murs scrutent les candidats qui se succèdent sur la piste et débitent, micro à la main, les paroles qui défilent sous leurs yeux.

 

Sur la gauche de la piste, une table accueille le jury : trois personnalités du métier prennent des notes, approuvent du menton ou grimacent gentiment.

 

Première déception : il s'agit bel et bien d'un karaoké. Il faut donc choisir un titre parmi une liste pré-établie. J'aperçois des personnes feuilleter les pages d'un petit catalogue à la recherche du titre qui les inspirera.

Deuxième déception : aïe, ce sont des auditions publiques... il faut chanter devant TOUT le monde !  Il n'en fallait pas plus pour me décourager.

 

Je m'installe discrètement à une table qui vient de se libérer et observe le karaoké se dérouler, en admirant l'audace de ceux qui se présentent sur scène en ayant vaincu leur peur d'être jugés. Certains sont pourtant vocalement de véritables catastrophes.  D'autres par contre semblent être rodés à l'exercice, ils enflamment la salle et on les applaudit à tout rompre.

 

La fin de la session se profile bientôt. Allez, ça me démange, j'ai envie de jeter un oeil à la liste des titres disponibles. Je me lève pour aller la quérir, mais voilà que l'animatrice me fait signe : session terminée ! Une deuxième session est organisée dans une heure, si je veux voir la liste je n'ai qu'à revenir.

 

Vexée, je suis de retour à l'heure pétante pour la deuxième session.

Je repère l'un des animateurs, étiqueté Marco, qui tient la liste à la main, et je la lui demande. "Juste pour voir ", je dis.

La liste est assez fournie, et contient des chansons de tous les pays. Surtout des standards mais aussi quelques tubes  radiophoniques, plus ou moins récents.

 

Je remarque quelques titres que j'aime beaucoup, mais voilà : comment vais-je chanter une chanson que je n'ai pas préparée ? Résignée, je rend le catalogue à Marco.

C'était sans compter sur ses talents de persuasion. Deux minutes plus tard il est en train de me convaincre de lui indiquer dans la liste une chanson que j'aime bien.

Je lui désigne un peu au hasard : "Can you feel the love tonight ?" (Le Roi Lion), d'Elton John. Ni une ni deux, il m'inscrit sur le formulaire de participation et le remet déjà à sa collègue. Difficile de protester dans le brouhaha ambiant, et puis il parle un dialecte mi-anglais mi-italien. Je lui fais signe à travers la foule que je ne veux pas passer la première, ce à quoi il répond par un sourire, et un geste d'impuissance.

 

Ça y est, je ne peux plus faire machine arrière, je vais être appelée d'une minute à l'autre.

Je me cramponne à ma table. Je fais tout pour calmer ma panique. Je me dis que après tout même si je me ridiculise ces gens ne me reverront plus, et que pour eux je ne suis qu'une parmi les dizaines qu'ils auront oubliés dès la fin de la soirée.

Mais dans quoi me suis-je fourrée ? J'ai envie de m'échapper en courant. Trop tard, j'entends mon prénom : on m'appelle sur la piste !

 

Je me lève et j'essaie de rester digne. L'animatrice m'accueille sous les applaudissements et dépose un micro dans mes mains.  Je me présente puis énonce mon titre.

 

 

 

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La bande son démarre. J'ai les jambes en coton. J'essaie de toutes mes forces de m'imaginer que je suis dans ma salle de bain. Le texte apparait, et je susurre les premières notes. Au départ de la musique, le silence attentif s'est fait dans la salle.

Je sursaute en entendant ma propre voix jaillir des hauts parleurs. C'est une sensation étrange.

Je sens dans mon dos les regards rivés sur moi, j'ai les joues en feu mais je n'ai plus le choix, je continue de chanter et j'essaie de me donner un air sûr de moi.

 

La tonalité de la chanson est trop grave pour moi, ma voix est hésitante et imprécise, ma gorge est asséchée par le trac. Je continue tant bien que mal. Au moment même où je suis en train de chanter, je pense  : "Ouaouh, je l'ai fait !!"

 

La chanson s'achève et je suis délivrée.

Je regagne ma place sous les applaudissements polis de la salle, et je commande illico une vodka.

Je passe le reste de la soirée dans un état second, à me remettre de mes émotions, à me demander comment j'ai osé, à écouter les autres participants chanter. C'est assez jouissif de se dire qu'on était à leur place quelques minutes avant, et que maintenant c'est fini et que c'est à eux de stresser.

 

Il est près de 1 heure du matin quand le jury, après s'être retiré pour délibérer, revient pour annoncer les huit participants retenus pour continuer l'aventure The Voice of the Sea.

Les cinq premiers appelés sont de merveilleux chanteurs et chanteuses qui ont ébloui l'assistance. Le sixième et septième sont déjà un peu plus ordinaires.

Quand, au huitième nom, j'entends "Sylvie !", je n'y crois pas une seconde. C'est forcément un malentendu. Mais l'animatrice me désigne et me fait signe de rejoindre les autres sur la piste. Je me lève et j'avance, je titube sous le choc.

 

Le jury nous félicite, nous remet une coupe de champagne, ou plutôt de prosecco italien, tout le monde applaudit puis le public prend congé.

 

 

 

 

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Nous huit, on nous retient.

On nous invite à nous asseoir pour nous expliquer entre deux petits fours tout le déroulement de la compétition, puis on nous fait signer un contrat de cession de droit à l'image. Enfin, on nous propose de choisir dans une liste deux titres à préparer pour la répétition qui s'annonce.

 

 

 

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Toujours saisie d'une impression d'irréalité, je signe mon contrat puis examine la liste. Côté chanson française s'alignent les classiques de Claude François, Dalida, Gilbert Becaut, Edith Piaf. Rien ne m'inspire vraiment, je passe côté anglophone. Les Rolling Stones, Abba, Elvis, ou encore Bon Jovi et Dire Straits. J'aime tout cela bien sûr, mais de là à les chanter sur une scène...

 

Allez, la chanson de Abba qui me plaisait bien vient d'être prise par une autre concurrente, alors va pour : "Have you ever seen the rain ?" des Creedence Clearwater Revival, ainsi que Unchained Melody (la chanson du film Ghost) mais sans conviction car, si elle est sublime, elle est aussi très difficile à chanter.

 

C'est avec les paroles des deux chansons en poche, et la convocation pour la première répétition du lendemain, que je quitte la salle au milieu de la nuit.

 

 

 

 

 

 

II.  LES REPETITIONS

 

 

J'ai eu du mal à m'endormir. L'excitation m'a empêché de fermer l'oeil, j'étais déjà en train de répéter les paroles de mes chansons dans ma tête.

Le rendez-vous est donné ce soir à 23h dans la même salle que la veille, sauf que cette fois elle est fermée au public pour l'occasion.

Des coachs vocaux nous attendent, ainsi qu'un orchestre qui a pris place sur la scène car nous allons répéter et chanter en live. Je commence tout juste à réaliser la chance unique que cela va représenter.

 

 

 

 

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Je retrouve mes compagnons d'hier soir. Il y a 5 italiens, 1 espagnol, et une deuxième française, une jeune Chloé de 16 ans dont j'ai entendu hier soir l'audition époustouflante sur du Adèle chanté aussi parfaitement que l'original.

Nous échangeons nos impressions sur nos choix de chansons mais déjà les coachs nous sollicitent. Un par un, mes camarades passent devant l'orchestre pour faire les premiers essais voix. Et plus ils  chantent, plus je me demande ce que je fais là.

Je passe la dernière. Il s'agit de choisir laquelle des deux chansons garder, de caler les tonalités, de décider des couplets,...

 

Je salue poliment l'orchestre, je me place devant le pupitre où trônent les paroles des chansons, et comme on me tend un micro je prend la parole et j'annonce en anglais :

 

- Bonsoir. Je crains que nous ayons un petit problème.

 

Tout le monde lève la tête et me regarde interloqué. 

 

- Que se passe t-il ? me demande le guitariste.

 

- Je n'ai jamais chanté. Je ne sais pas chanter ! Je suis désolée.

 

Leur visage s'éclaire. Des phrases en italien, en anglais et en espagnol fusent de toutes parts. "Mais ce n'est rien, chante donc, puisque tu as été choisie !" semblent t-ils tous s'exclamer. Ils sont chaleureux. Ils m'encouragent. Ils vont m'aider, disent-ils.  Soit. Alors je chante..

 

 

 

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Il n'y a pas photo.  Ce sera : "Have you ever seen the rain ?"

L'autre chanson est bien trop longue, et puis techniquement inaccessible pour moi ailleurs que sous ma douche.

 

Nous essayons deux tonalités différentes, ajustons la durée pour trouver le timing adéquat (chaque prestation doit durer 1'30 mn).

On me donne des conseils : "monte ton diaphragme pour chanter !" 

(Pauvre de moi je ne sais même pas où il est, mon diaphragme).

"Amuse toi, prends du plaisir pour en donner aux musiciens et au public." Certes, certes.

 

Bon, eh bien attendons de voir la prochaine répétition : ce sera directement sur scène, dans les conditions du spectacle.

La bonne nouvelle, c'est que nous aurons un prompteur avec les paroles ! Adieu l'angoisse du trou noir.

 

 

Le théâtre a été fermé au public pour laisser place à nos répétitions.

On nous accueille pour un long briefing sur la future soirée : les croix blanches sur la scène qui nous indiquent nos emplacements précis, les projecteurs, les caméras, le déroulement des étapes, l'emplacement des fauteuils sur lesquels les jurés, de dos, nous écouteront et nous jugeront, les modalités de la compétition, et puis les rangs réservés pour la famille et la façon dont le public, muni de télécommandes, votera pour le gagnant final.

 

 

Je gravis les escaliers et foule la scène. Je lève les yeux vers les rangées de fauteuils où s'assoiront, sur deux étages, les centaines de personnes qui auront bientôt les yeux braqués sur nous.

 

- "Ne vous inquiétez pas, vous serez éblouis par les projecteurs, si bien que vous ne verrez pas le public".

 

Cette phrase ne produit pas l'effet escompté : je frémis. Surtout qu'on nous annonce que le spectacle sera retransmis en direct sur tous les écrans géants présents sur le bateau, ainsi que sur les télés de chaque cabine.

Si on inclut le personnel, il y a 3700 personnes physiquement présentes sur le bateau. Hum.. eh bien, j'essaie de ne pas y penser.


Il est temps d'attaquer les répétitions. Je suis en jeans et en t-shirt, à l'image des seules tenues que j'ai emportées dans ma valise.  Mais il parait que ça ne pose pas de problème : on doit être naturel. Voilà qui est fait.

 

 

 

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Le prompteur affiche les paroles, l'orchestre attaque la musique, les coachs sur le côté de la scène sont attentifs.

Je déroule ma chanson. Du coin de l'oeil je les vois sourire, cependant leur sourire n'est pas moqueur : il est bienveillant.

 

 

 

 

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La dernière note achevée, ils s'approchent pour me dire ce que je dois corriger. La technique vocale ne s'apprendra pas en deux jours, alors c'est plutôt sur la gestuelle, l'occupation de l'espace et l'interaction avec le public que je dois me concentrer. Notamment, on me suggère d'enlever ma main ... de ma poche !!

 

 

 

 

 

 

 

III.  LE SPECTACLE

 

 

Une heure avant le début du spectacle, nous sommes attendus dans les loges du théâtre.

Le trac m'oppresse le ventre. Je ne veux pas avoir les yeux fixés sur le prompteur sans arrêt alors je répète en boucle les paroles dans ma tête, j'ai l'impression de ne plus les savoir, j'ai même une antisèche dans la poche que j'ai dégainée toute la journée.

Mes compagnons sont apprêtés et pomponnés. Moi, j'ai ma tenue habituelle : jeans, t-shirt, baskets. Oups.

 

 

Sur scène, les mythiques fauteuils ont été installés. De chaque côté, sous le haut plafond, deux écrans géants vont retransmettre les images pour ceux qui sont le plus au fond.

Les quatre premiers rangs ont été réservés pour les familles des participants : mon chéri s'assoit au premier rang, de façon à pouvoir prendre les photos souvenirs.

 

 

 

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Nous pénétrons dans les loges par les coulisses. C'est une première pour moi et je suis fascinée. Miroirs, spots, costumes, fauteuils, et puis, tous ces techniciens qui s'agitent !

Nous découvrons, affiché au mur, l'ordre de passage qui a été choisi par la production. Je passe en deuxième !

 

Nouveau briefing, nouveau repérage des marques au sol et du levé de rideau, et puis exercices de respiration parce qu'il faut bien dire que mes compagnons sont aussi stressés que moi. 

Ceux d'entre eux qui sont des chanteurs avertis se chauffent la voix, les autres (comme moi) se triturent les doigts.

 

- "Five minuts !"  nous crie un technicien qui fait irruption dans la loge, chrono à la main, avant de repartir en courant s'affairer à je ne sais quoi.

Le brouhaha dans la salle se fait maintenant entendre jusqu'ici.

 

- " One minut !" 

La tension a atteint son paroxysme. J'observe mon voisin italien : il est dans le même état que moi, prêt à se décomposer.

 

C'est l'heure.

Le générique de l'émission retentit, l'animateur entre en scène et le voilà qui s'adresse au public en italien, puis en anglais, puis en espagnol, puis en français ! Les jurés, une fois présentés, s'installent dans leur fauteuil rouge et caressent leur buzzer.

 

Dans la loge, le technicien surgit et saisit la main de la première participante, une chanteuse italienne professionnelle. Quelques secondes plus tard, le rideau se lève, et le show débute.

 

 

 

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Depuis la loge nous pouvons voir ce que voit le public grâce à un écran télé.

Dans 3 minutes ce sera mon tour. Ça file à toute allure. Voilà déjà le technicien au chrono qui surgit et m'entraine par la main.

Avec sa lampe de poche il éclaire mes pas à travers les couloirs obscurs et me mène prestement derrière le grand rideau où je dois prendre place, alors qu'on lui crie des indications dans son oreillette.

 

Me voilà derrière le rideau qui dans quelques secondes va se lever, mon coeur bat à tout rompre.

Je me retourne et je fais un coucou aux musiciens de l'orchestre qui attendent eux aussi. Leur sérénité fait plaisir à voir.

Le signal est donné, ils entament les premières notes, le rideau se lève.  Je repère la croix blanche au sol et je m'y rive. Le prompteur est calé lui aussi. Puis je lève les yeux. Ils avaient raison : les projecteurs empêchent de distinguer la plupart de l'assistance. C'est parti.

 

 

 

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Je suis sur scène, et je chante. Et ma main n'est pas dans ma poche. J'esquisse quelques gestes, je bats le rythme, au milieu de la chanson je demande même au public d'applaudir pour m'encourager - ce qu'il fait aussitôt.

 

J'entrevois le plaisir grisant que peut prendre un chanteur, quand les projecteurs font de lui le centre du monde.

 

La chanson n'est pas loin de toucher à sa fin quand un buzz me fait soudain me souvenir que des fauteuils attendent de se retourner ! Celui d'Alfonso me fait désormais face.

 

 

La suite, les applaudissements, les questions de l'animateur polyglotte, Alfonso qui explique en espagnol pourquoi il s'est retourné, le rideau qui retombe, ma photo qui s'affiche dans l'équipe d'Alfonso avant que je ne quitte la scène, tout cela est passé comme dans un rêve et je ne m'en souviendrais pas précisément si la production ne m'avait remis, dans une clé usb, la vidéo de ma prestation en souvenir (ci-dessous).

 

Ce dont je me souviens, c'est le sentiment d'euphorie qui a suivi, et la joie de me dire : ça y est, c'est terminé !

 

Les autres candidats ont défilé, puis chacun des jurés a désigné son gagnant à l'intérieur de son équipe, et je salue mon ami Valerio qui a brillé.

 

 

 

 

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C'est ensuite le public qui, à l'aide d'une télécommande, a voté pour désigner le gagnant final.

Erika, une merveilleuse jeune chanteuse italienne, a remporté la compétition avec sa reprise de "Another piece of my heart" de Janis Joplin.

 

 

 

 

 

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Vous trouverez ci-dessous la vidéo de ma prestation. Ne me jugez pas comme une chanteuse.

Voyez plutôt une timide qui a accompli quelque chose de grand.

Et d'unique, parce que : je ne chanterai plus jamais  Embarrassé

 

 

 

 

 

 

 

  Quelques photos souvenirs :

 

 

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                                           Alfonso,  Juré

 

 

 

 

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                                Alfonso

 

 

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                          Jordi, coach vocal

 

 

 

 

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                             Guitariste du groupe

 

 

 

 

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                              Le théâtre

 

 

 

 

Merci à mon chéri qui a eu beaucoup de patience durant cette aventure, et qui a pris toutes les photos !

 

 

 

 

 

 

 

 



24/08/2016
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